Dear Normandie est le récit d’une quête de soi. En revenant sur le lieu de villégiature de mon enfance, je pars en pèlerinage, à la recherche de souvenirs heureux, de moments chers partagés en famille autour du Mont-Saint-Michel.

Sur ce territoire qui m’a vu grandir, où j’ai fait mes premiers pas, je reviens accompagné de mon seul appareil photo argentique, offert par mon grand-père pour mes 15 ans. Muni de pellicules périmées depuis plus de 30 ans, j’offre au regard une quête du passé, une plongée dans la mémoire. Fragile, le film a souffert du temps, sa chimie est devenue imprécise : il restitue une réalité qui n’est plus tout à fait elle-même.

Renouant avec le rituel familial des vacances normandes, au rythme d’une errance introspective et documentaire autour de ce lieu qui paraît éternel, j’interroge l’impermanence de la vie, confronte la mémoire intime à la force du temps présent. Produisant une série d’images délavées, désaturées, aux tonalités aussi douces que subtiles, j’invite chacun à éprouver la nostalgie universelle de l’enfance perdue, l’âpre vertige de l’existence qui s’estompe face au temps.